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Anthropologie de l'environnement

Perception de l’environnement – l’impact des savoirs locaux sur les attentes vis-à-vis des projets de restauration.


CONTEXTE DE RECHERCHE

Les rapports des populations aux êtres vivants est au centre de l’ethnobiologie, discipline qui étudie les relations culturelles au monde vivant.

L’une de ces relations essentielles est la connaissance : le fait de connaître les êtres vivants est un premier pas dans la démarche visant à se rapprocher d’eux. Cette connaissance, surnommée connaissance naturaliste, n’a pas forcément à être celle des sciences ; au contraire on réalise que de nombreuses connaissances découlent des savoirs dits « locaux » dont l’exemple canonique, en France, est le fameux « remède de grand-mère ».

Ces savoirs sont cependant très divers, couvrant la connaissance du pêcheur qui donne le bon mouvement à sa mouche pour pêcher, le promeneur reconnaissant la plume tombée d’un oiseau, ou l’étudiant classant les carottes dans la famille des « ombellifères ».

Ce que ces savoirs ont en commun, c’est de créer un lien avec leur sujet. En ce sens, ils sont souvent parallèles à une sensibilité marquée envers le monde vivant.

Depuis plusieurs siècles, et à une vitesse s’accélérant, les écosystèmes et les êtres vivants qu’ils hébergent sont drastiquement affectés par les dérèglements climatiques, la fracturation de leurs habitants et la présence d’espèces invasives. L’une des réponses apportées par les scientifiques et les acteurs publics est ce que l’on appelle la « restauration écologique » : restaurer les écosystèmes pour leur faire retrouver un état viable, favorisant la biodiversité.

Dans ce cadre, les habitants et pratiquants (promeneur.euse, pêcheur.euse...) de ces espaces sont souvent mobilisés, et des questions peuvent émerger : quel est l’état que l’on s’attend à retrouver à la suite de tels projets ? Est-ce un espace nouveau et inédit, totalement aménagé de façon optimale ? Se réfère–t-on à des états « sauvages » plus ou moins fantasmés, en lien avec un imaginaire particulier ou au contraire vécu par le passé ? Comment souhaite-t-on concilier les activités économiques, l’accès à ses espaces, avec le développement d’espèces qui ont souvent besoin d’espaces sans action humaine ? Il est probable qu’un rapport sensible à ces différents acteurs influence ces attentes.


PROBLEMATIQUE

Ce projet vise à comprendre comment les savoirs naturalistes influencent les attentes en matière de projets de restauration écologique le long de la Saône et du Rhône.

REALISATION

Le projet comporte une dimension de collecte d’information et une dimension de mise en relation des savoirs obtenus par entretiens :

1. Le long des deux cours d’eau une cartographie des savoirs (noms, connaissances et pratiques associés aux différents êtres vivants) sera réalisée. Elle vise à évaluer les relations tissées avec le monde vivant dans ces espaces et servira de premiers matériaux à la comparaison des différents rapports aux cours d’eau.

2. Des entretiens semi-directifs seront réalisés sur les questions des attentes en matière de restauration auprès des habitants et pratiquants des cours d’eau, avec un focus sur plusieurs projets de restauration ayant eu lieu par le passé ou étant encore en cours.

Ces données, une fois mises en relation, permettront de dévoiler certains parallèles et de mieux comprendre la place des savoirs locaux dans les relations au monde vivant, en particulier dans une optique de protection de la biodiversité en réponse à son érosion.

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